Gérer la norme sociale en étant HPI peut être un défi. Y faire face en revanche est tout à fait possible ! Il existe de nombreuses stratégies à mettre en place : reconnaître ses différences, trouver des communautés de soutien, communiquer ses besoins, se concentrer sur ses forces, élargir sa compréhension de la norme sociale, etc. Voyons plus en détail les enjeux de la norme sociale chez les HPI et les clés pour mieux vivre son atypicité en société.
Au sommaire :
- C’est quoi la norme sociale ?
- Doit-on forcément adhérer au récit collectif ?
- Quels sont les risques des injonctions paradoxales ?
- Comment se créer sa propre règle du jeu en étant HPI ?
C’est quoi la norme sociale ?
La norme sociale est un ensemble de règles et de comportements attendus et acceptés par une société ou une communauté.
Les aspects de la norme sociale
Elle peut être :
- Explicite (les lois et les règlements),
- Ou implicite (les attentes culturelles ou les coutumes par exemple).
Les normes sociales peuvent porter sur différents aspects de la vie quotidienne, comme :
- La façon de s’habiller,
- De se comporter en public,
- De manger,
- De se saluer,
- De se marier,
- Etc.
Elles sont importantes, car elles permettent à une société de fonctionner efficacement en établissant des règles communes. En ce sens, les normes sociales favorisent la cohésion sociale et le respect mutuel. À contrario, elles peuvent également être contraignantes et restreindre la liberté individuelle dans certains cas.
Les limites des normes sociales
Les normes sociales peuvent être contraignantes dans la mesure où elles peuvent nous empêcher d’agir selon nos propres désirs ou convictions, en nous dictant, par exemple, comment nous habiller, parler, agir ou même penser dans certaines situations.
Ne pas se conformer aux normes implique parfois de se confronter aux critiques, jugements ou sanctions sociales, tels que l’ostracisme ou la stigmatisation.
Les normes sociales sont aussi parfois injustes ou discriminatoires. On peut citer, par exemple, celles qui limitent les opportunités ou les droits des femmes, des minorités ethniques, etc. Dans ces cas-là, la norme peut entraîner un sentiment d’aliénation ou d'injustice, car elle force à la conformité et donc à aller à l'encontre de sa propre identité et de ses convictions personnelles.
Et la norme pour les « hors normes » ?
Par définition, le haut potentiel est hors norme. Ses capacités intellectuelles, son mode de pensée unique, sa créativité, son intuition, bref, son fonctionnement ne correspond pas à la norme. Cette différence l’amène à se sentir en décalage par rapport aux attentes sociales communes. De par ses intérêts ou ses passions, différents de ceux de son entourage, le HPI peut avoir du mal à se conformer aux normes sociales imposées.
Par exemple, un enfant surdoué qui préfère passer son temps à lire des livres plutôt qu'à jouer au football pourrait être perçu comme anormal ou antisocial par ses pairs. De plus, les personnes surdouées sont souvent plus sensibles aux normes sociales qui peuvent alors leurs sembler injustes ou illogiques, ce qui les amène alors à remettre en question ou à défier ces normes.
Doit-on forcément adhérer au récit collectif ?
Le récit collectif, c’est ce shaker dans lequel se trouvent plusieurs saveurs parfois complémentaires et parfois opposées. Selon chacun, ce cocktail n’aura ni le même goût ni le même impact.
Comment se crée le récit collectif ?
Le récit collectif se forme à travers un processus de construction sociale. Il implique des expériences, des connaissances et des valeurs communes à une société. Ce processus est influencé par de nombreux facteurs comme l'histoire, la culture, la religion, la politique, les médias et les événements actuels.
Le récit collectif peut prendre différentes formes :
- Les mythes,
- Les légendes,
- Les contes,
- Les histoires,
- Les idées,
- Et les croyances.
Il se transmet de génération en génération, se modifie et s'adapte à l'évolution de la société. En d’autres termes, le récit collectif n'est pas statique. Il évolue au même rythme que la société.
Est-il contradictoire à l’affirmation de soi ?
Il est important de se poser des questions sur le récit collectif et de réfléchir à son propre point de vue sur ce dernier. L’affirmation de soi passe souvent par la remise en question de certaines idées ou valeurs et même par le fait de proposer une perspective différente. Cela peut être fait de manière constructive, en partageant ses propres expériences et points de vue.
Finalement, c’est notre manière d’appréhender le récit collectif qui va lui donner une couleur plutôt positive ou négative. Notre connaissance de soi va aussi jouer un rôle important sur son impact. En effet, mieux on se connaît et mieux on est en mesure de savoir ce qui est juste et cohérent avec notre fonctionnement.
Quels sont les risques des injonctions paradoxales ?
Les injonctions paradoxales sont des messages contradictoires qui sont donnés à une personne. Ces messages peuvent être explicites ou implicites. Ils peuvent créer une confusion pour la personne qui les reçoit, car elles sont impossibles à satisfaire simultanément.
Des paradoxes présents dans toutes les sphères
Un exemple courant d'injonction paradoxale est celui de la demande d'être à la fois autonome et obéissant. Par exemple, un parent peut dire à son enfant : « Tu es assez grand pour faire les choses par toi-même, mais tu dois toujours m'obéir ». Cette demande est contradictoire, car elle exige que l'enfant soit à la fois autonome et obéissant.
Les injonctions paradoxales peuvent également être présentes dans les relations de travail, les relations amoureuses, les relations familiales, etc. Elles peuvent créer une grande confusion pour la personne qui les reçoit et être source de stress, de culpabilité, d'anxiété et de confusion.
Les risques des injonctions paradoxales
Les injonctions paradoxales sont bien connues dans le monde de l’entreprise. Elles sont d’ailleurs l’une des causes des burn-out. Voici les autres risques qu’on leur associe :
Les injonctions paradoxales peuvent amener les HPI à douter de leur propre capacité à naviguer dans la norme sociale. S’ils peuvent facilement résoudre des problèmes complexes alors pourquoi ont-ils tant de mal à gérer des situations sociales qui semblent pourtant plus simples ?
- Elles peuvent créer un conflit interne entre le désir de répondre aux attentes des autres et le besoin de suivre ses propres besoins. Les HPI peuvent se sentir piégés entre ces deux pôles, ce qui peut causer une grande confusion et un stress émotionnel.
- Les injonctions paradoxales peuvent entraîner une forme de procrastination chez les HPI. Par exemple, si l'on est confronté à une tâche qui semble inutile ou contradictoire, on peut avoir tendance à remettre à plus tard ou à éviter complètement cette tâche.
- Elles sont aussi source de grande anxiété chez certains surdoués. Leur capacité à voir des solutions multiples leur donne une plus grande conscience de ce qui peut mal tourner dans une situation donnée, ce qui peut les amener à se sentir anxieux et préoccupés.
Reconnaître ces risques est la première étape pour les dépasser, car il est parfaitement possible de se créer une règle du jeu qui allie à la fois le fait de vivre en société et celui de respecter son identité et son fonctionnement.
Comment se créer sa propre règle du jeu en étant HPI ?
La norme sociale pour les HPI, c’est comme être dans un jeu avec des règles qui ont été spécialement conçues pour les neurotypiques.
Les règles implicites pour les HPI
Si les règles implicites sont évidentes pour les neurotypiques, elles sont en revanche parfois floues pour les HP. Ils vont plutôt avoir tendance à mettre les pieds dans le plat, aborder des sujets tabous, dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, etc.
Créer sa propre règle du jeu lorsque l’on est HPI implique de prendre conscience de ces règles du jeu. Cela signifie de savoir dissocier les points sur lesquels on est d'accord et les autres. Le but est de déterminer si le jeu en vaut la chandelle ou non.
Par exemple, les injonctions de notre société patriarcale exigent des femmes qu’elles prennent soin des autres et qu’elles fassent passer les besoins des autres avant les leurs. En décidant de se prioriser (ce qui ne veut pas dire qu’elles ne peuvent pas ensuite prendre soin des autres), elles prennent donc le risque d’être considérées comme étant égoïstes. Ici, cette « contre règle » peut être difficile à assumer, car elle peut créer une forme de solitude.
Quelques conseils pour les HPI
Voici quelques conseils qui peuvent aider les HPI à mieux vivre leur atypicité face au récit collectif :
- Reconnaître ses singularités. Accepter ses différences peut aider à comprendre ses besoins et à trouver des stratégies pour y répondre.
- S’entourer de personnes qui feront preuve de respect, de tolérance et de bienveillance envers votre mode de fonctionnement. Trouver des communautés de pairs, de personnes ayant des expériences similaires peuvent aider à se sentir compris, accepté et soutenu. Communiquer ses besoins
- Élaborer des stratégies pour gérer les différences entre soi et la norme sociale. Cela peut inclure des stratégies pour gérer la surstimulation, la procrastination, l'anxiété sociale, etc.
- Se concentrer sur ses forces. Les HPI ont des talents et des compétences uniques. Se concentrer sur ses forces peut aider à se sentir plus confiant.
- Élargir sa compréhension. Il est essentiel de chercher à comprendre la norme sociale et de la clarifier pour mieux y naviguer.
Il est important de trouver un équilibre entre la norme sociale et l'expression de soi-même. Apprendre à s'adapter sans renier ses valeurs et ses intérêts peut aider à mieux naviguer dans les environnements sociaux et à maintenir des relations saines avec les autres. C’est précisément ce que le coaching permet de réaliser. Mieux se connaître, identifier ses forces, trouver sa place et l’affirmer, tous ces objectifs sont essentiels pour ne pas subir les normes sociales mais se créer ses propres règles du jeu. Découvrez tout le potentiel du coaching juste ici.