La parentalité atypique

par | vendredi 29 décembre 2023 | Comprendre, équilibre

Le contexte : 

 

Un article un peu à part pour vous parler de mon vécu, vous partager mon témoignage et mes apprentissages de la parentalité en tant que parent haut potentiel. Je partage ici les difficultés que j’ai rencontrées en tant que parent THP et les solutions que j’ai trouvées. 

Vous trouverez dans cet article des solutions qui me sont propres. Elles n’ont donc pas vocation à être appliquées si elles ne vous correspondent pas. Chaque parentalité est différente et la mienne est toujours en cours de construction. À noter que mon THPI accentue d’autant plus l’écart que j’ai pu ressentir avec le modèle de parentalité prôné par la société neurotypique. Il en est de même pour le contexte dans lequel je suis entrée dans la parentalité, puisque cela s’est passé durant la période de confinement.

Ce sujet est, à mon sens, complexe à aborder, car il touche à des tabous de société. J’ai rencontré de nombreux jugements et aussi du déni, de la gêne voire de la résistance face à mes doutes et mes questionnements sur ce sujet. 

Au sommaire : 

  • La solitude du parent HP
  • Le manque de stimulation intellectuelle
  • La négation et le rejet de mes émotions et de leur nature
  • La surstimulation de mes sens
  • La contagion émotionnelle avec mon enfant
  • La fatigue (et même l’épuisement) liée au manque de sommeil
  • Le manque de liberté
  • Le manque de liberté de penser et l’injonction à se conformer à la norme
  • Le manque d’être seule et pourtant une grande solitude
  • Les outils qui m’ont aidé

La solitude du parent HP

 

J’ai débarqué dans le monde de la parentalité en pensant m’y être bien préparée. Je n’avais pas prévu l’énorme crise identitaire que j’ai vécue. J’ai investi la parentalité comme je le fais pour tout nouveau sujet : j’ai creusé le sujet à fond, j’ai lu des tonnes de livres sur le sujet, notamment durant ma grossesse. Et en tant que parent, on le sait, entre la théorie et la pratique il y a tout un monde. 

Au début, je n’avais pas conscience de l’impact du HPI sur la manière de vivre sa parentalité. J’ai utilisé la recette « classique », mais je me suis suradaptée. Cela a eu le mérite de se solder par un burn-out parental. 

J’ai cherché des solutions, mais je ne me sentais pas comprise et démunie. Les professionnels du haut potentiel que j’ai contacté abordaient la parentalité au travers du prisme des enfants HP et pas du parent HP. Ils se focalisaient sur comment rendre l’enfant épanoui. Or, mon enfant allait bien, mais pas moi. J’avais besoin de solutions pour moi, pas pour mon enfant. Comme si avoir un enfant épanoui aurait dû suffire à faire de moi une mère épanouie. 

De plus, les solutions proposées ne concernaient souvent que des enfants en âge d’avoir une conversation, comment faire alors avec un nourrisson ? J’avais l’impression que la réponse qu’on me donnait était « sers les dents, encaisses et ça va finir par passer ». Mais cette réponse n’était pas acceptable pour moi. Le modèle du parent (et bien souvent celui de la mère) qui se sacrifie pour son enfant est encore celui qui est le plus valorisé, et ce, alors que ce modèle génère des déséquilibres au sein des relations et de la famille.

Apparemment, il n’existait pas de réponse toute faite, pas de mode d’emploi de la parentalité en tant que parent HP. J’ai donc pris mes rames, galéré, et cherché des réponses par moi-même. 

La plus grosse prise de conscience que j’ai eu c’est que comme moi, ma parentalité aussi est atypique. J’ai aussi compris que le mode d’emploi donné par la société n’était pas forcément le bon pour moi, que mon propre mode d’emploi était à construire pour que je puisse enfin être épanouie.

Voici donc mes challenges de parent THP avec mon regard de coach et après 4 ans de recul, comment je les ai relevés ou comment je ferais si c’était à refaire.

Le manque de stimulation intellectuelle

 

J’ai vite ressenti un ennui abyssal à m’occuper d’un nourrisson. C’était beaucoup moins amusant que dans mon souvenir lorsque, enfant, je jouais à la poupée. Mon cerveau désespérait d’avoir un peu de nourriture intellectuelle. Je regardais ma montre sans cesse en espérant avoir un peu de répit, ce qui entretenait des ruminations mentales.

Ce que j’ai compris : s’assurer de pouvoir continuer à me nourrir intellectuellement est un point clé pour moi et reprendre le travail plus tôt m’y aurait probablement aidé. 

 

La négation et le rejet de mes émotions et de leur nature

 

La parentalité telle que je l’ai vécue ne ressemblait en rien à ce que la société m’avait vendu : une parentalité édulcorée. J’ai ressenti de l’injustice, de la colère ainsi qu’un regret maternel. Le regret maternel n’a rien à voir avec l’amour que l’on porte à son enfant, il est lié au regret du rôle de mère.

Or, les seules émotions qui semblent acceptables au regard de la société quand on est jeune maman sont la douceur, la joie et l’amour inconditionnel. Évoquer alors comment je me sentais générait souvent de l’incompréhension, voire du rejet : « tu ne peux pas dire ça, tu exagères » ou un silence gêné avant de rapidement changer de sujet de conversation. 

J’ai eu le sentiment que mes émotions et leur intensité étaient rejetées et non acceptables. J’ai eu honte de mes émotions, de mes pensées. J’ai alors ressorti mon vieil ami le faux self, j’ai refoulé et enfoui mes ressentis et je suis retombée dans la suradaptation, ce qui a fini par me mener à un burnout parental.

Ce que j’ai compris : accepter toutes mes émotions quelle que soit leur nature et leur intensité est essentiel. Toutes mes émotions sont légitimes et méritent d’être extériorisées. Elles sont même la solution pour identifier mes besoins et m’assurer ensuite de pouvoir les combler et être épanouie. 

Puis, la meilleure méthode pour apprendre à mon enfant à s’écouter, c’est de lui montrer l’exemple. J’adore cette citation qui permet de prendre sa responsabilité de parent sans faire peser sur les épaules de son enfant ses rêves et aspirations personnelles : « Sois l’adulte que tu as envie que ton enfant devienne ». 

J’ai également compris que le sujet du regret maternel est un des plus tabous, car il touche à une peurs existentielles : celle de ne plus exister. Il s’agit donc d’un sujet qui n’est  pas entendable pour beaucoup.

La surstimulation de mes sens

 

Avec l’arrivée d’un enfant, mon hypersensibilité a été mise à rude épreuve avec de multiples stimuli : le bruit des pleurs, le bazar et la pollution visuelle que ça génère, les odeurs (sûrement le moins gênant, j’avais toujours un pince-nez à côté de ma table à langer 🤣)

Ce que j’ai compris : prendre conscience de son niveau de fatigue et de ce qui l’augmente, pour pouvoir anticiper.

La contagion émotionnelle avec mon enfant

 

J’avais l’impression d’être littéralement branchée sur les émotions de mon enfant, le laisser pleurer m’était totalement impossible. Je tombais alors dans la compassion et je souffrais avec lui.

Ce que j’ai compris : c’est important de passer le relai quand c’est possible ou de le poser dans son lit pour tenter de prendre un peu de distance émotionnelle.

 

La fatigue (et même l’épuisement) liée au manque de sommeil

 

Le manque de sommeil, une fatigue comme je n’en avais jamais ressenti a amplifié la profondeur de mes états d'âmes, et diminué ma capacité à me protéger de la surcharge sensorielle et émotionnelle.

Le manque de liberté

 

La valeur de liberté est une de mes valeurs et je me sentais enfermée dans mon rôle de maman qui prenait quasiment toute la place. J’avais le sentiment d’étouffer. Je rêvais qu’on me laisse tranquille, d’avoir un peu de répit.

Ce que j’ai compris : identifier mes différents rôles et la place que j’avais envie de donner à chacun d’eux m’a beaucoup aidé. Cela m’a permis de redéfinir mon identité avec le rôle de maman, mais pas que. J’ai pu identifier mes besoins et les actions qui allaient me permettre de les combler.

 

Le manque de liberté de penser

 

La société a une propension à s’immiscer dans la parentalité assez importante et à définir le politiquement correct. C’est un domaine de vie pour lequel on s’assure que vous restiez bien dans le cadre défini.

Ce que j’ai compris : clarifier ma vision de la parentalité m’a permis de mieux assumer mes choix et de m’affirmer plus fermement.

 

Le manque d’être seule et pourtant une grande solitude

 

Je n’avais pas pris conscience à quel point mon besoin d’être seule était vital pour moi.

Et en étant mère, je n’étais plus jamais seule, pourtant, je ressentais une grande solitude face à ces challenges pour lesquels je ne trouvais pas de solutions et ne me sentais pas toujours comprise.

Ce que j’ai compris : se garder des temps pour soi, régulièrement est un point essentiel

Les outils qui m’ont aidé

 

Voici les livres qui m’ont fait du bien, m’ont permis d’avoir des prises de conscience et de me sentir moins seule :

Sur le burn-out parental

💎Le burn-out parental : l’éviter et en sortir de Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam

Sur le regret maternel

💎Le regret d’être mère d’Orna Donath

💎Le regret maternel d’Astrid Hurault de Ligny

💎Choisir d’être mère de Renée Greusard

Sur le féminisme et l’équilibre familial

💎Tu seras une mère féministe d’Aurélia Blanc

💎Le prix à payer de Lucille Quillet

💎Homme Sweet Homme de Tiffany Cooper

 

Le coaching du sommeil qui a changé mes nuits

https://www.coolparentsmakehappykids.com/coaching-sommeil-enfant-bebe/

Pour conclure, je dirais qu’être un parent HP n’est pas une fatalité. Il est parfaitement possible de bien le vivre et sans forcément se sacrifier. Cela demande de bien se connaître pour savoir ce qui est juste pour soi, même si ça ne rentre pas dans les standards de la société. C’est un voyage qui nécessite aussi du courage, celui d’assumer ses choix, voire de les défendre parfois, notamment lorsqu’il s’agit de sujets soumis à de nombreux jugements. La parentalité est une opportunité de s’aligner encore plus avec qui l’on est, avec ses valeurs et de faire preuve de congruence.

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